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Chroniques libérales désabusées

« Vous avez demandé votre retraite, … ne quittez pas…(tuuuut, tuuuut, tuuut…) »

18 Février 2015 , Rédigé par Groucho Marx Publié dans #Société

 

S’il y a une tradition qui m’amuse dans la presse, c’est bien le marronnier. Le marronnier chez nos amis les journaleux, c’est un sujet qui revient régulièrement, comme par exemple la rentrée des classes, les épreuves du baccalauréat, la neige à noël ou encore dans la chaleur de l’été. Et ce qui est aussi rigolo, c’est que ces sujets sont traités exactement de la même manière, années après années, à croire que c’est le taf du stagiaire pigiste de service, un sorte de passage à l’âge adulte de l’écrivaillon. A croire que le marronnier est là pour masquer un manque d’évènement dans l’actualité, ou pour taire des évènements dont la complexité ou la criticité sont telles que le journaliste de base n’a ni les compétences intellectuelles pour les traiter ni les attributs masculins habituels pour en faire une « une » qui déménage.

 

Par exemple, il me semble que l’adoption du 49.3 par le gouvernement Valls pour faire passer la ridicule « loi Macron » est un exemple de marronnier. Vous sentez ces effluves de guerre civile qui sentent bien la poudre, là ? Moi quand je vois que les chaines d’info continue passent en boucle les élucubrations des clowns de l’assemblée nationale, je comprends pourquoi ils parlent de « séisme politique », de « crise politique majeure ». Parce qu’au moins, pendant qu’on se focalise sur ce non évènement, on ne parle pas du reste, de celui qui fâche, de celui qui pourrait faire tanguer les citoyens-électeurs qui n’ont pas la chance d’être protégés par telle ou telle corporation. Car vous je ne sais pas, mais moi je me moque du 49.3 du gouvernement à peu près autant que du panaris de la voisine du boucher de la rue Vaugirard. Par contre, je suis un poil impliqué par la faillite des caisses de retraite du privé, ARCO et AGIRC.

Aujourd’hui on parle d’un « trou » de 5 à 6 Mds d’euros. Une bricole quand on sait que la caisse ARCO avait une réserve de fonds de plus de 50 Mds en 2013. Ou sont-ils passés ? Aucune idée. La cause rapportée par les journalistes est l’explosion des fins de carrières chez les baby-boomers de l’après-guerre, et la crise de 2008-2025 qui plombe les cotisations en raison du chômage endémique. Remarquez, avec près de 5millions de chômeurs (toute catégories), on peut aisément comprendre que les cotisations aient du mal à rentrer. Inutile également de mettre en cause les habitudes détestables qu’ont prises les caisses des régimes spéciaux du public de plonger leurs mains crochues pour combler leurs propres déficits. Si vous avez bonne mémoire, ça s’est passé en 2009, et la caisse spéciale des postiers avait fait main basse sur 5 à 6 Mds d’euros de cotisations du privé. Justement le montant de la gêne passagère de trésorerie de l’ARCO aujourd’hui. Personne curieusement ne vient rappeler cela aux 20 millions de cotisants du privé qui vont devoir augmenter leur cotisations, baisser leur pension ou bien allonger la période de cotisations, voire un gentil mix des 3 solutions. Et pendant ce temps-là, les régimes spéciaux publics ne réforment rien du tout. A propos, vous avez déjà lu ou entendu qu’une caisse du public connaissait les mêmes difficultés ? Non, jamais ! Et pour cause, quand ça arrive, ils se servent dans les poches des seuls travailleurs du privé.

Ce qui est exaspérant, c’est qu’il est inéluctable que le système par répartition est voué à mourir. Il est impensable de faire supporter aux cotisants un nombre croissants de retraités. C’est mathématique. Seule l’idéologie dogmatique nous maintient dans ce cloaque visqueux de paupérisation des séniors. Et le comble quand on y pense, c’est qu’alors que ce mécanisme de « solidarité » par répartition a été mis en place afin d’éviter que les gens d’aient pas de moyen de subsistance lors de leur retraite, l’état dans sa grande mansuétude plonge toute la population dans la misère, par choix, délibérément.

C’est la raison pour laquelle je m’interroge aujourd’hui. Je me documente pour ne plus dépendre de cette prétendue solidarité nationale, pour fuir ce système que plus personne au monde ne nous envie, et assurer ma retraite par moi-même, et qu’importe si les dizaines de milliers d’euros que j’aurai gaspillé en pure perte pour financer la retraite dorée d’un fonctionnaire des postes ou de la SNCF ne me rapporteront jamais rien, au moins j’arrêterais d’alimenter ce puits sans fond.

Quoi qu'il arrive, ce système par répartition va exploser, rien ne peut, ne pourra le sauver. C'est plutôt une bonne nouvelle en soi, mais entre le moment où le système fera faillite, et celui où les gens pourront efficacement gérer eux-mêmes leur avenir via des assurances privées, une génération entiére aura été sacrifiée, au nom de l'idéologie. Belles perspectives.

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